Dans un petit carnet écrit vers 1994 et intitulé Ciels de Bessens, Pierre Gamarra dédie « à tous ses enfants » des poèmes évoquant le village de Bessens. Pierre Gamarra est venu y habiter en 1980 ; il en aimait le caractère champêtre et humainement riche. Ces poèmes (inédits) parlent de la vie quotidienne dans ce village du Tarn-et-Garonne, du jardin de l’auteur, avec ses roses et ses merles, de la Garonne, du passé du village, avec sa statue de Saint-Ferréol, de la fête locale, de la dame blanche qui sort du hangar, du son des cloches, mais aussi des enfants et petits-enfants de l’auteur :
Tous mes enfants ont dormi
dans mes bras, de l’aube à la nuit
mes bras étaient pleins de lumière.
Voici le texte qui ouvre ce carnet :
Je me lève
La crêpe rouge du soleil flotte
sur les maïs gelés.
Un merle dans le marronnier
siffle un air plein de gouttelettes.
Un invisible vélo sur
la route chuinte et s’enfuit.
Je ramasse des bouts de nuit
et je les glisse dans ma poche.
Des figurines de cristal
dansent vers Castelsarrasin.
Des camions aux yeux de cyclopes
roulent sur des vagues d’argent.
Je me lève. La vie est pure.
Sous le hangar, des pigeons bleus
tricotent des mots amoureux
de la pointe de leurs becs roses.
Les tournesols dorment encor
sous des couvre-lits de dentelles.
Des larmes de nacre et de sel
parsèment les haricots verts.
Je me lève. Je fais un pas,
un autre pas vers l’avenir.
Le ciel s’emplit d’or et de fraise.
Un coq chante. Le jour est beau.

c’est très beau ! ça me touche beaucoup. Annette >
J’ai beaucoup aimé ce poème et je l’ai mis en musique. (Message déposé par Claude Fonfrède)