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Les immortels

À l’occasion du cent-unième anniversaire de l’écrivain, né le 10 juillet 1919.

Dans les années 2008-2009, et jusqu’au moment de sa mort, Pierre Gamarra rédige ses mémoires : Les Saisons de ma vie. Ils devaient comporter trois parties. Il s’agit, pour la petite histoire, du premier texte dont les versions préparées à l’envoi sont mises en forme à l’ordinateur par l’écrivain, ce dernier abandonnant alors seulement la pratique de la machine à écrire.

À la fin de la première partie, intitulée Le présent est père du passé, il indiquait :

J’arrête ici une évocation de ma jeunesse. Je vais prendre un autre ton ou plutôt d’autres postures pour évoquer le reste de ma vie. L’épaisseur, la couleur infime d’une vie ne sauraient être rapportées dans leur totalité. J’adopte un procédé sans doute plus facile mais dont la diversité plaira peut-être au lecteur.

Il décrivait cette seconde partie, inspirée davantage des moralistes français pour la forme mais aussi par le ton, comme suit :

J’ai ajouté à cette évocation de ma jeunesse, des portraits et des récits où j’évoque ma vie de journaliste et d’écrivain. J’eus l’occasion et la chance parfois, d’y rencontrer quelques figures importantes de mon époque. La chance aussi de les voir non point dans l’abstraction d’un jugement littéraire mais dans la vérité plus ou moins valable, mais significative, du quotidien.

En voici un court fragment, intitulé Les immortels :

Des enfants m’ont avoué: « Moi, monsieur, je croyais que tous les écrivains étaient morts. » La logique enfantine n’est pas sotte. La plupart des écrivains dont parlent leurs livres ou leurs maîtres sont morts. Ronsard est mort, La Fontaine est mort, Hugo est mort. Desnos est mort. Apollinaire est mort … En vérité, je l’explique aux jeunes, il faut s’efforcer d’être toujours vivant. Surtout après sa mort. Mais, j’en conviens, certains meurent avant de mourir. Certains sont morts toute leur vie mais cela n’empêche pas la célébrité.

Les mémoires de Pierre Gamarra sont à ce jour encore inédits.

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