Dans un entretien accordé au journal Vaucluse laïque en 1970, Pierre Gamarra précisait à propos de la littérature pour la jeunesse: « Nous ne devons pas oublier cette humaine nécessité du sourire et du rire. » En cette période de rentrée, il nous a paru intéressant de pouvoir faire un peu rire les enfants avec une comptine jouant avec l’une des consignes que leur donneront certainement souvent leurs parents ou leurs enseignants cette année. Le texte qui suit est extrait de Mon cartable et autres poèmes à réciter (2005).
LAVONS-NOUS LE NEZ
Voici le soleil, tin tin, rintin tin,
une cloche sonne et c’est le matin.
Tin tin rintin tin, c’est un jour d’été,
ça sent la vanille et le lait sucré.
Tin tin rintin tin, ça sent bon l’iris,
ça sent le pain frais, le gâteau de riz.
Tin tin rintin tin, ça sent la groseille,
les croissants sont chauds… Ah ! quelle merveille !
ça sent la framboise et le romarin,
j’adore l’été, tin tin rintin tin.
Bonjour les moineaux et bonjour les merles.
De ce robinet coulent mille perles.
Tin tin rintin tin, lavons-nous les mains,
lavons-nous le nez, tin tin rintin tin.
En guise de commentaire ou d’arrière-plan à cette comptine, nous citerons un extrait de l’intervention de Pierre Gamarra au colloque « L’enfant et la poésie », qui se tenait à Nice en 1971 :
J’ai parlé, nous parlons de poésie et d’une éducation poétique du très jeune enfant. Notre monde semble bien loin de cette poésie nécessaire, non seulement parce que c’est un monde de bruit et de fureur, de nuit et de sang trop souvent mais parce que le développement de notre civilisation scientifique et technique semble nous éloigner du chant des poètes, de sa fluidité, de sa grâce… La poésie serait-elle un luxe, un divertissement gratuit ? Ne nous faut-il pas des physiciens, des chimistes, des géologues plutôt que des poètes et des amoureux de la poésie? En vérité, sans la poésie, nous irions vers ce meilleur des mondes dont a parlé ironiquement Aldous Huxley. Pas de savants sans poésie, pas d’invention scientifique valable sans poésie.
très judicieux cet accent mis sur le rire qui me parait à moi aussi essentiel au bon équilibre de l’être humain. j’aime beaucoup la légèreté de ce petit poème lumineux